Les 120 journées de Shaolin
L’itinéraire de Liu Chia-Liang
Charles Tesson
L’erreur vis-à-vis de Liu Chia-Liang, dans « l’après Bruce Lee
. Liu Chia-Liang aime filmer des gens qui
apprennent le kung-fu et s’y emploient ferme. Il croit aux vertus de
l’enseignement et à son dispositif
, infiniment reproductible. Raison
pour laquelle il ne peut y avoir de place pour les stars dans le système de
Liu Chia-Liang sinon des acteurs-élèves
. Des « apôtres » du kung-fu en
quelque sorte.
Cinéma et enseignement des arts martiaux ?
En 1975, Liu Chia-Liang a le choix entre faire du cinéma ou bien
perméable de la comédie, Liu Chia-Liang étant à lui-seul l’instigateur
d’un nouveau genre : le « kung-fu conjugal ». Au sein d’un couple, le kung-fu
. Le regard que
Liu Chia-Liang porte sur les arts martiaux est de nature anthropologique : il
informe et répertorie. Les combats des Démons du karaté n’excèdent
. Traditionnellement, il appuie ou simule les coups
donnés alors que chez Liu Chia-Liang il arrive à contre-temps des coups, sur
les mouvements d’articulation du corps
de rythme
Dans chaque film de kung-fu, il y a un temps pour se battre et un temps
pour souffler. Avec Les Démons du karaté, Liu Chia-Liang brise ce rythme
de savoir, au prix de la
résolution d’une énigme et de beaucoup de travail, et transfert d’images.
Avec Liu Chia-Liang, le kung-fu, pour paraphraser Walter
(interprété par Liu Chia-Liang, au début de la
chaîne du savoir), qui exécute naturellement sa boxe tandis que Liu Chia-Hui,
dans le même plan, assimile
: un travail à la chaîne, un usinage de
gestes. Le cinéma de kung-fu de Liu Chia-Liang finit là où le cinéma de cape
et d’épée commence : on copie, on imite
)
ressemble à un puzzle frankensteinien, à une collection de morceaux
hétérogènes. Le corps de kung-fu est aussi un montage. Dans un film de Liu
Chia-Liang
qui en a (du kung-fu) sans en avoir (de
sexe).
À travers un genre réputé monotone, vite à court d’idées, Liu Chia-Liang a
su très vite imposer un style
l’art de Liu Chia-Liang, je
prendrais celle de Dirty Ho où deux amis en apparence, dégustent un vin tout
en se battant, pour de bon, au kung-fu
leur fusion dans les codes de la vie ordinaire, la boucle est bouclée. À
parcourir de film en film ce cercle infernal, le cinéma de Liu Chia-Liang
démontre
, s’il en est encore besoin, que les arts martiaux en général et le
kung-fu en particulier ont beaucoup de choses à dire et à apprendre au
cinéma. Avec Liu Chia-Liang
Chia-Liang le cinéaste le plus stimulant et le plus original
dans le paysage actuel de Hong-Kong (la valeur de son cinéma excédant de
loin toute notion
), ne constitue pas l’attrait majeur de son cinéma mais devient au
contraire une base qui ouvre de nouvelles perspectives au cinéma de kungfu. Ce qui fait de Liu